L'Musica 

La vitrine ne dit rien qui vaille. Assez quelconque. Mais il y a cette enseigne qui intrigue. Elle indique Espace culturel.

Il faut alors pousser la porte de l'ancien café du boulevard Jean-Jaurès pour que le voyage puisse commencer.

Là, dans le lieu de l'association qu'elle préside, Josée THISEAU POSSENTI propose, six fois dans l'année, des spectacles.

Oui, oui, là, entre la massive armoire, le piano, le bar et les trois lourds fauteuils rouges. Faites un peu attention !

Vous voyez bien le rideau de scène et celle-ci qui s'avance vers le public. Étroite et forcément impressionnante.

 

" Nous faisons des miracles "

Avec un petit effort d'imagination, vous voyez les chaises (que les spectateurs ferment eux-mêmes à la fin du spectacle avant d'aller prendre un verre derrière la scène), le public souvent à l'étroit – car il y a des fidèles et toujours quelques nouveaux – et là, devant vous, un chanteur-comédien, un comique troupier, un interprète inspiré… « Nous faisons des miracles ! »,lance Josée THISEAU POSSENTI tout à trac. On veut bien la croire. Depuis des années donc, celle-ci, chanteuse, et professeur de technique vocale mais aussi magicienne quand elle ne joue pas de l'accordéon diatonique, propose des rendez-vous. Ils ont, un temps, concerné les artistes et leurs œuvres, avant de se tourner aussi vers les grandes questions qu'on peut se poser à travers le rendez-vous mensuel d'un café philosophique abandonné finalement il y a quatre ans environ.

Aujourd'hui, L. Musica se concentre sur son cœur de cible : la chanson française, pourvu qu'elle soit bonne ! Le tout, en formation légère, si on peut dire. Pas de production derrière les artistes : trop cher pour l'association qui, depuis le début, a enregistré une fois un bénéfice de 80 €. « Les artistes, je les défends vraiment. Certains passent dans des grandes salles. Mais il n'y a pas de petit ou de grand lieu, il faut faire son métier bien »,poursuit Josée qui, parfois, décide de programmer un spectacle à l'auditorium, en ville.

 

Un public exigeant pointu et ouvert

Pour imaginer la programmation du lieu, celle-ci peut compter depuis plusieurs années sur Catherine MATHÉLY, venue en stage chez Josée avant de monter sur scène et de se lier d'amitié avec Josée. Comédienne - elle joue des dramatiques sur France Culture notamment – et chanteuse à textes, Catherine vit à Paris et descend à Romorantin très fréquemment. Grâce à son carnet d'adresse, à son ancien métier d'attachée de presse dans des théâtres, elle fait venir des artistes qui tournent à Paris, au festival d'Avignon. Des artistes qui ne sont pas estampillés « vu à la télé », il va sans dire, et qui s'adaptent aux moyens du bord. Limités. Pas d'hôtel, mais on peut dormir sur place si besoin. Reste l'ambiance, la rencontre avec un public qualifié d' « exigeant », « assez pointu », « pas jeune »mais « très ouvert ». Celui-ci vient de Romorantin bien sûr mais aussi d'Orléans, de Vierzon, de Blois ou encore de Nançay.
Ici, on fait vivre l'esprit cabaret. Mais c'est quoi, en fait ? « C'est faire découvrir des artistes qui sont dans l'esprit rive gauche. Il y a toute cette passion de la chanson derrière », expliquent-elles en chœur. Sur scène, uniquement des artistes professionnels. « Ils ont besoin de travailler, d'avoir un cachet. »
Et quand elles ne font pas tourner le petit cabaret, les deux femmes si différentes, sont bien occupées. Elles proposent des spectacles de chansons et de magie aux alentours. Entre autres.

Article de Vanina Le Gall pour la Nouvelle République du Loir et Cher publié le 12 mai 2013. 


Janvier 2017

Quand elle n'est pas à Paris, Catherine MATHÉLY vit dans le Bourgeau.

" Un lieu pour les malades et leurs animaux "

 

En cette nouvelle année, La Nouvelle République donne la possibilité à des personnalités de la Ville de formuler trois vœux, qu'ils soient réalistes ou pas…

Aujourd'hui, Catherine MATHÉLY, qui s'investit à Romorantin, aux côtés de Josée THISEAU POSSENTI dans l'animation de L.Musica, partage quelques idées et réflexions. Habitant dans le quartier du Bourgeau – quand elle n'est pas à Paris ou en vadrouille – elle fait partie des sinistrés des inondations. Et a été profondément marquée par cette catastrophe.
" Un carnaval de Venise ". Comme « un pied de nez aux inondations »et pour signifier que « non, ce n'est pas l'eau qui vaincra », Catherine MATHÉLY rêve d'une grande fête autour de la Sauldre, du Bourgeau et même au-delà. Elle rêve que la ville puisse devenir une vraie petite Venise et accueillir un événement digne de son carnaval, « avec des bals, des gondoles et des échoppes ».Cette manifestation, qu'elle veut d'ampleur nationale et de très haute tenue, pourrait aussi faire écho au passage de Léonard de Vinci à Romorantin. Elle souligne : « Romorantin est un joyau. Il faut redonner à la ville son prestige. »
" Des échanges et des transferts de savoirs ". Ce vœu part d'un constat simple : « Je ne sais rien faire de mes mains mais je rêve de cultiver quelques plantes, quelques fleurs, confie la chanteuse et comédienne… Ce serait formidable que ceux qui savent, comme les employés municipaux, puissent transmettre leurs savoirs. Cela favorisait aussi les échanges, les contacts, la solidarité. »Une solidarité qu'elle a d'ailleurs pu apprécier pendant les inondations : « Il faut que cela continue ! »
" Un lieu thérapeutique avec des animaux ". C'est le vœu auquel elle tient le plus même si elle pense qu'il est « irréalisable ».Catherine MATHÉLY rêve d'un lieu à destination thérapeutique pour les personnes souffrant d'un cancer. « C'est un lieu dans lequel les malades seraient accueillis avec leurs chiens, avec leurs chats. Et dans lequel ils auraient l'assurance que leurs animaux resteront, même après leur disparition. Ce serait un lieu presque familial, où les malades seraient accompagnés dans leur globalité, sur le plan médical bien sûr mais aussi psychologique et spirituel »,souligne-t-elle. Elle confie : « Quand j'allais voir mon père, qui était malade d'un cancer, j'étais toujours avec mon chat. Mon père était alors transfiguré de bonheur et de joie. L'impact des animaux est extraordinaire. »


2018

La petite histoire de L. Musica

 

Josée et Catherine ont le sens de la mise en scène et l’amour de la chanson.

Depuis 2001, Catherine et Josée mènent la danse et écrivent la partition du "cabaret" L'Musica de l’avenue Jean-Jaurès. L’année musicale s’annonce encore riche !

Dans les films de fantaisie, les duos se composent d’un comique associé à un partenaire sérieux, Jerry Lewis et Dean Martin, Pierre Richard et Gérard Depardieu, Bourvil et de Funès, Laurel et Hardy.
Il en va souvent de même pour d’autres « couples » et celui formé par Josée et Catherine, n’échappe pas à la règle. La première aime les déguisements et rit de bon cœur tandis que la seconde prend le rôle de la grande sœur. Mais dans leur cas, l’une chante, l’autre aussi, Catherine MATHÉLY avait besoin de s’entraîner, Josée THISEAU POSSENTI est professeur de chant. Elles étaient faites pour s’entendre.
“ Retrouver un esprit cabaret ”Josée, la Muroise, chantait dans les orchestres de la région depuis son premier vélo et lorsqu’elle « émigra » vers Romorantin, son dynamisme la poussait à créer son premier café-concert, à côté de la halle avant de créer L. Musica en 2001, une association artistique et culturelle. « On y chantait, on y faisait de la musique », dit Josée, « je voulais retrouver l’esprit cabaret du Paris des années 60, petite salle, chaleur humaine, plaisir d’entendre de bonnes chansons et proximité de l’artiste. »
Catherine, la Parisienne, chantait sur scène et parcourait les salles de l’hexagone pour faire entendre la chanson française. Sa belle voix chaude savait trouver les accents qui apportaient le plaisir aux amoureux. Et quand Catherine rencontra Josée pour son travail de voix, ce fut le déclic, elles sont devenues inséparables. L’une plus l’autre sont aujourd’hui les animatrices du Petit Cabaret de Romorantin boulevard Jean-Jaurès, avec des incursions vers l’Auditorium quand le spectacle réclame un peu plus de places.
Ensemble, elles invitent des artistes connus appréciés dans de nombreux festivals, Barjac, Entraigues, Avignon.
Déjà trois noms à l’affiche Certains, comme FRASIAK, ont une belle renommée et un public qui les suit. Mais tous sont des solitaires, sans l’armada des producteurs et ils doivent créer leurs tournées, les salles.
« Nous allons ensemble à Paris, mes relations et nos découvertes construisent nos programmations », détaille Catherine : « Nous en choisissons certains et d’autres contactent L.Musica dont ils ont entendu parler. »
Pour 2018, le programme est déjà choisi et bien ficelé. Pierre-Paul DANZIN sera le premier à venir se produire sur les planches du Petit Cabaret le 5 mai prochain. France Léa, auteure compositeur interprète poétique, lui succédera le 30 juin en terrasse.
Le 22 septembre, une date que n’aimait pas Georges Brassens, ce sera le tour de Rémo GARY, compositeur interprète qui s’accompagnera à la guitare.
Autre particularité du Petit Cabaret, le public est invité à trinquer avec un verre de champagne et des petits gâteaux à la fin de chaque soirée, c’est la signature de Josée. Il n’est pas rare non plus que le public se mette à son tour à pousser la chansonnette dans les fins de soirée endiablées dont Josée et Catherine ont le secret.


2019

Romorantin : la culture face au Covid-19

Comment Catherine MATHÉLY et Josée THISEAU POSSENTI du cabaret L Musica, et les autres acteurs romorantinais de la culture font face à la crise du Covid ?

L Musica : continuer à « défendre » les artistes

Des tables dressées, une bouteille de pétillant dans un seau à champagne sur chacune d’elle. Dans le petit cabaret de Romorantin, alias L' Musica, tout est prêt. Tout est prêt pour le moment où la culture reprendra le pas définitivement sur la pandémie.
C’est le 7 mars que tout s’est arrêté, ou presque, après un dernier éclat de rire. Depuis, Josée THISEAU POSSENTI et Catherine MATHÉLY, les deux âmes du cabaret du boulevard Jean-Jaurès, sont dans l’expectative. "C’est un petit lieu, mais il est précieux. Tous les artistes que l’on accueille sont des professionnels. Ils ne vivent que de cela. Beaucoup de concerts sont annulés. Beaucoup d’artistes sont en grande souffrance en ce moment", soulignent-elles.
Une année normale, L Musica accueille une demi-douzaine de spectacles. Désormais, Josée THISEAU POSSENTI et Catherine MATHÉLY ont les yeux tournés vers le mois de mars, et peut-être même avant, espèrent-elles. Il faudra peut-être réduire la jauge. Utiliser davantage la terrasse, quand le temps et la saison le permettront. "On ne peut plus fonctionner comme avant, mais on ne baissera pas les bras, conclut Josée THISEAU POSSENTI. Ce qui m’importe, c’est de pouvoir payer le cachet de l’artiste. Notre rôle est de les défendre. On continuera, quoi qu’il arrive.


Josette THISEAU POSSENTI fille de la Comtesse Lina POSSENTI BORALEVI professeur en technique vocale

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